L'actualité de la crise : LA DEUXIÈME PHASE DE LA CRISE DE LA DETTE, par François Leclerc

Billet invité

Alors que les préparatifs fébriles du sommet européen s’intensifient dans une dramatisation suspecte de manipulation de l’opinion, la deuxième phase de la crise de la dette donne en sous-main bien du souci, même si elle n’a pas les honneurs des grands titres. Devenues, à l’instar des États, un mauvais risque pour les investisseurs, les banques européennes connaissent à leur tour de sérieuses difficultés financières et font l’objet de toutes les attentions.

Se défendant d’être un prophète de malheur – un de plus ! – l’économiste en chef de Standard & Poor’s, Jean-Michel Six, justifie les mises sous surveillance de l’agence, qui se succèdent à un rythme soutenu, en énumérant les faits constatés : « D’abord, des perspectives de croissance trop faibles pour modifier la trajectoire de la dette publique à moyen terme. Ensuite, les banques européennes seront confrontées à des besoins de financement extérieur très importants début 2012, ce qui pourrait peser sur la dette publique si elles devaient faire appel à l’aide des États. » Standard & Poor’s a donc logiquement mis à leur tour sous surveillance les grandes banques européennes, après les États.

En attendant, les symptômes exprimant leurs gros soucis se multiplient. Que ce soit le volume des liquidités qu’elles empruntent à la BCE, en forte augmentation, ou celui des dollars qu’elles peuvent se procurer par la même voie, à la suite des accords intervenus entre les grandes banques centrales, dont la Fed. La hausse des dépôts effectués par les banques à la BCE exprime également sans équivoque la situation : les banques préfèrent la faible rémunération que cela leur procure aux risques d’un prêt à leurs consœurs via le marché interbancaire.

Elles rencontrent en effet une grande nouveauté : la désaffection prononcée des investisseurs, leur créant des difficultés pour se refinancer, alors qu’elles enregistrent une pénurie de collatéral devenu indispensable. Car le marché obligataire réclame des garanties, des actifs auxquels sont adossés les émissions d’obligations sécurisées, qui seules ont encore la faveur des investisseurs. En annonçant mettre sous surveillance la dette subordonnée de 90 établissements bancaires, c’est-à-dire celle dont le remboursement passe après d’autres dettes, Moody’s a contribué a assécher ce marché et à contraint les banques à se reporter sur celui de la dette sécurisée pour se refinancer. A l’arrivée, 720 milliards d’euros de dettes devront être refinancés l’année prochaine, un mur que les banques ne savent pas comment franchir par elles-mêmes.

Elles sont par ailleurs prises en tenaille, devant constater la dévalorisation de leur capital, déprécier à la valeur du marché les obligations souveraines qu’elles détiennent encore – quand elles ne s’en sont pas délestées – et assumer dans certains cas des retraits significatifs des dépôts, tout en devant augmenter leurs fonds propres. Or l’Autorité européenne des banques, va rendre son verdict et devrait encore hausser ses exigences à ce propos. Mario Draghi vient de s’en inquiéter, craignant qu’elles tirent dans un sens alors qu’il pousse dans l’autre.

Le danger est que, soumises à ces contraintes ou afin de les satisfaire, les banques s’engagent résolument dans la seule voie qui leur restera disponible, une fois vendues certaines activités et opérées des opérations de rachat de leur propre dette (buy-back), à un prix supérieur à celui du marché mais inférieur à leur valeur faciale. En l’occurrence à diminuer leurs encours de crédit, afin de continuer à réduire la taille de leurs bilans.

Les Etats sont donc pris entre deux feux : soit subir les conséquences négatives pour l’économie d’une diminution du crédit, soit risquer de devoir se porter au secours des banques, en leur apportant leur garantie, voire même des fonds, si elles ne parviennent pas à se renforcer d’elles-mêmes. Alors qu’ils n’ont plus les moyens dont ils disposaient lors de l’épisode précédent.

Le risque est grand que la première option ne soit suivie, accentuant les fortes tensions récessives que connait déjà l’économie, auxquelles concourent déjà les coupes budgétaires. Ce qui explique que la BCE ne reste pas inactive, apportant avec les moyens dont elle dispose toute l’aide possible aux établissements bancaires.

Les nouvelles dispositions sont de trois ordres, une fois décidée aujourd’hui une baisse de son taux directeur à 1% : un allongement de la durée de ses prêts à 36 mois (trois ans), un assouplissement des conditions d’éligibilité du collatéral apporté par les banques en garantie de leurs emprunts, en raison de la pénurie précédemment évoquée, ainsi que l’abaissement de 2% à 1% du niveau des réserves obligatoires des banques, le montant que les banques doivent placer à la BCE lorsqu’elles accordent un prêt. Cela fait suite à la mise à disposition de dollars, suite aux accords déjà intervenus avec les autres banques centrales, dont la Fed, pour suppléer à la défaillance des fonds monétaires américains, qui se sont retirés du marché par prudence.

Au final, la BCE se substitue aux marchés, pour le temps qui faudra et les montants qui seront nécessaires, aux meilleures conditions. Il est anticipé que les problèmes rencontrés par les banques seront de longue durée.

D’autres dispositions ont été prises ou sont en passe de l’être, afin d’aider au renforcement des fonds propres des banques. On a déjà fait état de la réévaluation de leurs modèles internes permettant de pondérer le risque de leurs actifs, afin de déterminer la valeur de leur engagement et partant, le ratio exprimant le rapport entre celui-ci et leurs fonds propres. Mais il serait question de revenir si besoin est sur l’exigence – formulée par l’Autorité européennes des banques – de valoriser la dette souveraine au prix du marché. Dans les deux cas, il s’agirait donc d’améliorer le ratio des banques, non pas en renforçant leurs fonds propres mais en améliorant comptablement la valeur des actifs qu’elles détiennent.

En dernière ligne de défense, et si nécessaire, il ne restera plus comme seule issue que d’apporter aux banques un soutien public. Les Français ont comme d’habitude expliqué que cela ne serait pas nécessaire, tandis que les Allemands réactivaient le Soffin, le fonds précédemment mis en place à cet effet, qui pourrait procurer aux banques des garanties allant jusqu’à 400 milliards d’euros. Bruxelles a entretemps prorogé l’activation des règles relatives aux autorisations d’aides publiques aux banques.

Que constater, si ce n’est que les deux faces de la crise de la dette, publique et privée, se contaminent réciproquement ? Elles ne bénéficient pas du même traitement, mais leur effet conjugué va faire encore plonger davantage l’économie dans la longue période de récession qui s’annonce, les États n’ayant plus de marge de manœuvre.

Quant à la dette publique, un nouveau montage financier est parallèlement à l’étude, afin de créer un pare-feu – la nouvelle expression en vogue – au cas où les choses tourneraient mal pour l’Italie et l’Espagne. Il est dorénavant question d’un double contournement. Non seulement le FMI serait utilisé afin d’éviter que la BCE ne soit en première ligne, mais la contribution de celle-ci ne serait plus sollicitée, les banques centrales nationales suppléant au financement du FMI à sa place, qu’elles appartiennent ou non aux pays de la zone euro. On voit toutefois mal la Bundesbank souscrire à ce montage, alors que Mario Draghi vient de refroidir les espoirs de tous ceux qui espèrent vainement en la BCE et avaient interprété ses propos précédents comme une ouverture, qu’il a aujourd’hui démentie ! Ce que la BCE fait pour les banques, elle ne le fait pas pour les États, mais les marchés ne s’en satisferont pas.

75 réponses sur “L'actualité de la crise : LA DEUXIÈME PHASE DE LA CRISE DE LA DETTE, par François Leclerc”

  1. La belle arnaque
    On nous dit qu’il y a crise, simplement pour soutirer de l’argent aux Peuples..
    Par contre j’aimerai bien connaître l’emploi de tous ces milliards ponctionnés depuis des décennies, au prix de la souffrance de millions de gens …
    Les causes sont certainement dans ces vieilles pathologies que sont la peur d’un évènement catastrophique et l’avidité d’ un pouvoir inhumain.
    En tout cas, désastreux pour le Karma des fomentateurs du chaos !!
    Que la lumière et la paix soient..

    1. Il faut tout lire. Oui, tout. Et surtout bien tenir le coup jusqu’à la fin sans rien casser autour de soi… même après lecture. Rien. Pas de violence. Nada. Non. Ne pas.

      mrieoqreticlclmcqz <- voici le résultat de mes deux points tapés ensemble sur mon clavier.

    1. Eh bien, les pauvres Chinois. S’ils ne tiennent pas compte de l’expérience, ils vont mourrir étouffés par le smog du matérialisme cartésien !!

  2. Le groupe Spinelli, qui compte dans ses rangs les Belges Guy Verhofstadt et Isabelle Durant, dénonce « le coup de chefs d’Etat » orchestré par le duo franco-allemand, qui tente d’ancrer dans les traités l’interdiction des déficits et l’obligation de réduire les dettes. La modification des traités est, selon les fédéralistes, un « bricolage » qui ne permettra pas de surmonter la crise financière, d’autant plus que l’Europe s’est déjà dotée de règles pour accroître la discipline budgétaire. « Est-ce qu’on a pour seul horizon un renforcement presque irrationnel de la règle ? » a lancé lors d’une conférence de presse la Française Sylvie Goulard, membre du groupe Spinelli, en référence à l’insistance allemande sur la rigueur.

    http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-12-08/verhofstadt-et-durant-s-en-prennent-au-couple-franco-allemand-882547.php

    1. Mettons la BUBA sous surveillance negative!

      Dans la meme veine, toutes les banques centrales ne sont pas egales dans le mahleur…

      Draghi prepare une gigantesque porte de sortie pour la Bundesbank laquelle n’aura plus, à court terme; dans son bilan que des bons du tresor allemand… et en cas de crise tres serieuse pourra se permettre de sortir de l’euro et monetiser la faillite du systeme bancaire allemend

      La solidarite europeenne a des limites tout de meme

      merci à F Leclerc pour son energie et sa constance pour la clarte du propos

  3. L’Europe est cliniquement morte.
    Pourquoi continuer?
    Les peuples souffrent.
    Mieux vaut les liberer du carcan Europeen, ils auront au moins l’impression de participer a leur destin!

    1. C’est que les bergers cruels aiment appliquer le joug à leur grand troupeau, afin qu’il se laisse tondre docilement .

  4. M. Paul Jorion, si l’un de vos correspondants assiste au Sommet, faites dire à nos gouvernants que l’Histoire leurs a toujours donné raison. Elle leur donne actuellement aussi raison. Et, leur donnera encore raison à l’avenir ! Qu’ils soient heureux !

    Il y a un Grain de Sable : le Petit Prince … ! La Raison, c’est Lui qui la détient !

  5. L´Independance de la banque centrale est resumé ici .

    « Ce que la BCE fait pour les banques, elle ne le fait pas pour les États »

  6. Dernières nouvelles : L’EBA a rendu son verdict, augmentant un peu la peine en chiffrant à 114,7 milliards d’euros les besoins de recapitalisation des principales banques européennes. Ce sont les banques Allemandes, qui protestent véhémentement, qui font les frais de cette augmentation.

    1. La Fed aurait mis 5500 milliards dans le sauvetage des banques US et nous sommes entrain de déprimer parce que les nôtres ici ont besoin de 115 petits ridicules milliards d’euros ???
      Sommes nous bien sérieux de nous plier à ce jeu ? Là bas ils peuvent jouer aux faux monnayeurs et ici on doit dire amen ????

      La Fed devait reprendre la monnaie en trop en circulation, elle s’est servie où : en Europe en rappelant les fameux investisseurs au pays ? c’est ça la réalité et maintenant qu’ils ont bien joué ils viennent jouer les sauveurs le débarquement en Normandie encore une fois

      et c’est quand le nouveau plan Marshall ? celui qui rafle tout au nom de l’aide US

      dans le yes we can il fallait comprendre quoi, oui on peut se refaire sur les peuples européens ? enfin pour WS évidemment

      1. Oui … mais, l’euro (si il ne se casse pas la figure d’ici là) sera une monnaie forte, peut être même LA seule monnaie forte, car il ne se reproduit pas avec une photocopieuse.

        Voilà à mon avis la guerre qui se joue entre les US et l’Allemagne, et je pense qu’effectivement il s’agit là d’un sujet politique et non plus financier.

        Quand aux nations, qu’est ce que ces gens en ont à f..tre ? les populations crèvent lentement, les états sont menés à la déconfiture, l’économie sera bientôt un mot appartenant à l’histoire ancienne…

        A force d’enfler ces cerveaux décideurs se sont réduits en bouillie depuis longtemps, ne restent plus que la force de l’habitude, celle de la grenouille qui veut devenir plus grosse que le boeuf.

      2. Les banques européennes : dérégulation et paris risqué
        8 décembre, par Daniel Munevar
        Ce texte a été rédigé en préparation du séminaire international de formation OID-CADTM intitulé « Pour mieux affronter la crise de la dette publique en Europe » 12 et 13 décembre 2011 au Vertbois à Liège – Belgique Il fait suite à une première partie que j’avais déjà postée sur le blog.

        http://www.cadtm.org/Les-banques-europeennes

  7. Qu’apprend-on quand on est tenu éloigné du Blog pendant quelque temps et qu’on y revient ce soir?

    On apprend que les choses suivent tout simplement le cours annoncé de longue date, avec la massive lenteur d’une coulée de lave vue de loin… cependant que, par habitude, la société des hommes, par exemple à Paris, vaque encore et toujours à ses occupations quotidiennes.

    Une image me vient : nous sommes en 2012 et vivons à Pompéi.

  8. Alors que les préparatifs fébriles du sommet européen s’intensifient dans une dramatisation suspecte de manipulation de l’opinion

    Ça serais pas surtout parce que nos chers dirigeants remarquent eu même que les dernières cartouches ont été tirée ?

  9. Cette situation devient ennuyeuse. De sommet crucial en sommet de la dernière chance, on n’en finit plus d’administrer des remèdes sans aucune efficacité.
    Pour repartir dans un monde meilleur, j’en viens à espérer lire un billet de notre excellent F Leclerc intitulé « Tout est plié, c’est fini ». Il est certain que ceci signifiera un temps très difficile à surmonter mais au moins donnera l’espoir de rebâtir sur des bases nouvelles car vu la trempe actuelle de nos politiques, l’espoir n’est pas de mise !
    Bon sang, que la bête est difficile à tuer ! Elle n’en finit plus d’agoniser !

    1. Les sommets européens , c’est comme les épisodes des télénovelas : interminables et il ne s’y passe pas grand chose !

    2. Oui, mais patience… hehe, il est impossible d’échapper aux maths. C’est comme un piège à souris au ralenti.

    3. Pas mieux.
      je me lasse.
      Leur « tambouille » à l’air de tenir.
      Comme dit plus haut, c’est peut être finalement une « fausse crise », ou du moins une crise faite pour détrousser totalement les peuples. Cela fonctionne et le système qui semble s’écrouler, perdure et nous tient bien….
      Bref, on n’en voit pas la fin, et je commence à me demander s’il y en aura une.

  10. …. »Alors que les préparatifs fébriles du sommet européen s’intensifient dans une dramatisation suspecte « …Oui, une fois de plus, encore et encore, l’hélico de surveillance du grand barnum passe et repasse au dessus de la maison…Et ce soir, ….ça m’énerve !!!

    1. Un bémol, il n’est question que de « mutualiser la dette », pas encore de répudier la dette.
      A part ça c’est en effet pas mal du tout !

      1. On pourrait imaginer un coefficient de répartition des dettes incluant les avoirs et les actifs, avec une note pour rester en poste ou pas dans les niveaux de hiérarchie.

        Ce coefficient ferait lien entre le chiffre dur et le coeur à désir variables des uns et des autres..je suis un peu en avance je sais..attrapez moi chers ultra capitalistes si vous chiez pas dans votre ben !

      2. @ Pierre-Yves Oui, je sais, mais bon, il fallait bien faire acte de solidarité. Je ne pense pas que les deux sont complètement incompatibles.

  11. Le scénario classique de la « stratégie du choc » se met en place sous nos yeux. J’espère que le livre de Naomi Klein a eut suffisamment de lecteurs pour qu’une majorité de citoyens soit informée et ne soit pas dupe.

  12. Globalisation has turned on its Western creators
    From the Occupy Wall Street and Tea Party movements of the US to the rise of populist politics in Europe, the globalisation backlash is everywhere.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/jeremy-warner/8940701/Globalisation-has-turned-on-its-Western-creators.html

    Better a horrible end for Euroland, or endless horror?

    http://blogs.telegraph.co.uk/finance/ambroseevans-pritchard/100013721/better-a-horrible-end-for-euroland-or-endless-horror/

    Adieu souveraineté chérie.

    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1263011-adieu-souverainete-cherie

  13. « Les Etats sont donc pris entre deux feux : soit subir les conséquences négatives pour l’économie d’une diminution du crédit, soit risquer de devoir se porter au secours des banques, en leur apportant leur garantie, voire même des fonds, si elles ne parviennent pas à se renforcer d’elles-mêmes.  »

    Oui, mais parce que les États le veulent bien. L’Angleterre dans une situation catastrophique n’est pas aussi assiégée que les autres pays, parce qu’elle peut toujours faire marcher la planche à billet. Si on avait cette possibilité en France et en UE on aurait beaucoup moins de dette et même très peu, L’ État pourrait soutenir les entreprises et on pourrait laisser crever les banquiers.
    Et nos chers distributeurs de billets, ceux qu’on nous sort comme argument nucléaire, type « c’est ça ou la bougie » pour capitaliser à toutes forces les banques, ne se verraient pas vidés par la faillite des banques vu qu’on pourrait les remplir sans passer par les banksters.
    Sans forcément tomber sur les pieds du spectre inflationniste que les actionnaires aiment bien agiter pour préserver leurs rentes.
    cette comedia menée par ces pseudos-élite UE se résume en une phrase. On emprunte pour garnir des coffres qui sont destinés à rembourser les emprunts antérieurs.
    C’est complètement délirant, voire maffieux.

    A propos, j’aimerais bien savoir ou sont passés les milliards d’euros de bénéficies qu’ont engrangé les banques sois-disant à l’agonie, entre 2002 et 2007.
    De même, je me demande combien de politiques ont des épargnes en actions et dans des hedges-funds. Je me demande enfin quelle la valeur de ce raisonnement qui consiste à voir d’un côté « les investisseurs » – les préteurs d’aujourd’hui que les États supplient – et « les banques »….

  14. A lire incroyable conclusion du très conservateur et ultra libéral Daily Telegraph:

    Si même eux n’y croient plus à la mondialisation…

    All the same, the world needs urgently to embrace new forms of multi-lateralism and co-operation if it is not to slip back into an age of protectionist infighting. The free market system has become distorted to the point of virtual collapse. Unsustainable trade imbalances are the major underlying cause of today’s rolling series of debt crises in advanced economies.

    In the long run, all nations must become better balanced and self-reliant. It was madness to outsource so much of what we used to do to foreign climes, just as it is unsustainable for China and other surplus nations to rely on ever-growing exports.

    Where are the jobs going to come from, it is often despairingly asked, in Western economies? There’s a simple, if challenging answer: by returning to the way we were and doing more things locally. And that starts with washing our own sprouts for the Christmas dinner table.

  15. Rions un peu : le Figaro essaye de sauver le gouvernement avec titre impayable : La hausse des prix du gaz sera à peine supérieure à 4% !! Les réactions des internautes sont unanimes et souvent comiques comme celle-ci :

    Jean Doupont

    dit comme ça, c’est quasiment une baisse,non ? c’est ça qu’on doit comprendre? le prix du gaz est en baisse, mis à part 4% de non-baisse ? ou alors, par rapport à 20% de hausse, nous bénéficions de 16% de réduction ? on peut le dire comme ça, aussi? ou encore: pensant avoir demain une hausse du prix du gaz de 10%, les français, grâce à N. Sarkozy, font des économies exceptionnelles de 6 % sur le prix futur anticipé du gaz ? c’est ça le message à faire passer ?

    http://plus.lefigaro.fr/article/la-hausse-des-prix-du-gaz-sera-a-peine-superieure-a-4-20111208-622753/commentaires

    1. C’est ce qu’on appelle la technique du marteau..

      On frappe d’abord la main avec un marteau et ensuite avec un plumeau et ô miracle, ça soulage !

  16. « Dans les deux cas, il s’agirait donc d’améliorer le ratio des banques, non pas en renforçant leurs fonds propres mais en améliorant comptablement la valeur des actifs qu’elles détiennent. »

    N’est-ce pas ce qu’on déjà fait les américains dès 2009 en substituant le mark-to-model au mark-to-market ?

  17. la crise de l’Europe épisode 572
    résumé des épisodes précédents

    Nicolas aime secrètement Angèla , mais celle ci est fascinée par le charme troublant de Sylvio .
    Lorsqu’elle apprend par la presse à scandale , la dépravation de celui ci , elle croit devenir folle .
    De dépit elle se jette dans les bras de Nicolas ,qui a juré la perte de son rival milanais..
    Mais dans l’ombre , Mario et Mario attendent leur heure , tandis que Lucas ( Papademos ) tente de revendre l’Acropole à des chinois de Hong Kong , afin d’acheter des fleurs pour l’anniversaire de Christine (Lagarde ) …

    Vivement l’épisode 573

  18. @ François,

    Bonjour,

    D’un point de vue stratégique, il est intéressant de souligner l’effort de françois pour caractériser le type et la nature des dettes qui se retrouve de facto sur le gril (objet du pouvoir par le regar appréciateur) des agences dites de notation.

    La typologie des conséquences et causes commence à souligner en filigrane pour nos oreilles ébahies des bribes de langages, codes, rites, et inférence des masses de « monnaie ». Bientôt on va savoir siffler le patois financier, un drôle de langue d’oiseau pas encore décodée.

    Bravo françois pour cet effort inclus dans la langue, le corps et le mouvement d’intention de votre texte. (affectueusement ? lol). Anella possède-t-elle des langages expressifs propres ?

    1. Si vous voulez parler des armateurs, des plus riches et de l’église, oui, en effet.
      La crise est déjà chez nous : il semble que l’on vende désormais des claviers sans accents, par souci d’économie 😉

      1. Je reviens d’un séjour en Grèce et ai appris que l’Eglise (orthodoxe, 90 ou plus des Grecs sont des orthodoxes)) fait partie de l’Etat.
        Donc, la question de la faire payer ne se pose pas dans les mêmes termes que faire payer les richissimes armateurs.

        Me tromperais-je, et où ?

  19. The Return of the Ugly Germans.
    Merkel Is Leading the Country into Isolation:

    The German bogeyman has raised its head yet again in the euro crisis. Merkel’s rigorism is ruining the work done by generations. Even if the chancellor is correct in her policies, it would be better for Germany to do the wrong thing together with its partners than to go it alone and insisting on the right thing.

    http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,802591,00.html

  20. Quelqu’un a défini notre époque comme celle du déni et de la fraude (je traduis ici son expression « deceit and fraud »). Le déni est « Tout va bien. Ce n’est qu’un accident temporaire. Tout va rentrer dans l’ordre ». La fraude est « Notre situation financière est saine ».

    Cette expression « déni et fraude » est tirée d’un livre introduisant au post-modernisme (Foucault, Lacan, Derrida, Saussure, Duchamp, Venturi, Kristeva, etc…) Cette expression est posée comme centrale à la notion de post-modernité.

    Elle s’applique parfaitement à la situation actuelle de l’Occident. Est-ce que tout ce truc serait une conséquence de la façon moderne de voir la réalité ?

    1. deceit in english means ……….tromperie
      deny ………………………………….deni

      ah ces british …….

    1. Mais BA, les Etats membres (anomiques) de l’UE trouveront un xème montage tordu pour retarder l’échéance, du genre : « le traité interdit à X de prêter à Y mais il n’interdit pas à X de prêter à Z qui, lui, prêtera à Y ». Etc… Et il y a 26 lettres dans l’alphabet !!!

      1. Comme on n’est que 17, il n’y a qu’à enlever quelques lettres ?

        Le P, le I, le G…
        Ah , le S aussi ?
        Bon… Et en cadeau, vous ne me feriez pas un F en plus ?…

        Les Voyelles suffiront pour les compter, vous ne croyez pas ?

  21. Atttendons!!!La nuit porte conseil…..demain est un autre jour. Qui sait Nicolas va enfin pouvoir aimer Angela et nous chanter  » Oh Tannenbaüm » après avoir jeté son horrible cravate et posé la veste! Tout ne finit-il pas par des chansons!!!Menu demain midi: patates pour tout le monde. C’est pas Angela qui dira nein. Non pas des euros, please; ça s’mange pas, des kartofels. Oui, c’est ça!

    Allez, bonne nuit et à la prochaine. France Furby

  22. La CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGPME, le MEDEF et l’UPA participent le 13 décembre à un débat exceptionnel sur le thème : « Compétitivité : agir ensemble maintenant », avec la participation de leurs dirigeants au plus haut niveau.

    François Chérèque, Bernard Van Craeynest, Joseph Thouvenel, Frédéric Grivot, Laurence Parisot et Jean Lardin débattront de la situation de l’économie française, ainsi que des priorités à mettre en œuvre pour développer la croissance sur le territoire et favoriser une compétitivité réellement équitable. Le diagnostic sur la compétitivité française étant désormais largement partagé, et dans un contexte de crise grave, l’objectif de ce débat est d’identifier quelles orientations concrètes pourraient être portées conjointement par des organisations patronales et syndicales.

    (http://www.medef.com/medef-corporate/agenda/agenda-detail/back/135/article/grand-debat-sur-la-competitivite-des-partenaires-sociaux.html)

    PS : et comme si cela ne suffisait pas, devinez ce qui se passe le 13 décembre? la réponse ici

    1. « … avec la participation de leurs dirigeants au plus haut niveau. »
      De « compétitivité » ?

  23. à Furby commentaire 30. germanophobie de bon ton; si on passe outre les clichés et les différentes analyses semantico-politico-culinaires, j’ai envie de dire que c’est drôle et que l’humour aide; néanmoins de mes restes de jeunesse j’avais retenu tannenbaum sans le signe diacritique tréma hérité du grec (tiens, tiens) et kartoffeln au pluriel avec 2 f et un -n pour la marque du pluriel, etc….et des phrases comme « connaître pour comprendre  » En fait rien juste des études générales et classiques; ce qu’ on appelait « faire ses humanités »
    Le FRANCE Furby ne prête même pas à confusion
    Paris, le 8 Décembre 2011
    Charles Mattern (Karl pour les intimes)

  24. Bonjour à tous

    Le daily telegraph a beau jeu de titrer sur la mondialisation! Ce qui ressort de MF Global c’est que c’est bien à Londres et son absence totale de régulation du système financier que se sont envolées les reventes de crédits hypothécaires sans garanties …. ce qui a gavé pas mal de gens avant de nous exploser à la figure.
    D’ailleurs, trouvé sur business insider un article de business europe démontant un peu le problème de l’immobilier en europe centrale : il y aurait là environ 1 trillion de dollars de pertes possibles sur les prêts immobiliers pour pas mal de banques européennes…..

    Pour le système soviétique ultra centralisé il fallait l’explosion du Centre, pour le système capitaliste c’est partout et c’est demain! Et vous savez quoi? il est minuit moins deux!

    A cette heure, les bourse asiatiques ouvrent en baisse en raison du sommet européen!
    ( Qui me rappelle une formule d’un excellent prof de français latin: »Messieurs , l’année dernière je croyais avoir touché le fond, vous m’avez fait descendre encore plus bas!  »

    Imaginez les affres de Sarkozy en ce moment – qui d’entre nous aimerait être à sa place?
    Il bataille pendant des années dans son panier de crabe pour arriver en haut, quelles folles espérances l’ont motivé pour endurer ça?- et une fois arrivé au sommet il s’aperçoit qu’on est dans la M…au cube et que c’est à lui de nous dépatouiller !
    Comme disait Jacques Perret: « … Il avait l’air d’un gnome, parti pimpant pour la fête et fourvoyé dans une triste affaire! »

    Je commence à me demander si à gauche ils ont vraiment envie de prendre le pouvoir en 2012? ils devront passer au régime vaches maigres pour tout le monde sauf pour le Ver Solitaire alias « les marchés »! C’est plus peinard dans l’opposition en ce moment: il suffit de tout repeindre au yaka vite fait et tout le monde vous sourit !

    Conseils d’investissement en 2012 d’un banquier suisse: le métal sous forme d’or, de boîtes de conserves et d’armes de petit calibre!

    On a pas à gagner l’argent qu’on ne dépense pas! > Revoyez votre consommation!

    Cordialement.

  25. trop drôle :
    Arrêt sur images 08/12/2011 à 09h52
    Exclusif : Standard & Poors dégrade le monde !
    Envoyer l’article par email Daniel Schneidermann
    Fondateur d’@rrêt sur images
    Plusieurs des internautes d’Arrêt sur images, abonnés aux services de l’agence Standard & Poors, nous font parvenir ce jeudi matin ce communiqué de l’agence, diffusé par erreur dans la nuit entre 3h17 et 3h19, heure européenne. Même s’il s’agit évidemment d’une erreur de manipulation de l’agence, immédiatement rectifiée, il en dit long : le seul fait que ce texte existe est de nature à accroître l’inquiétude sur les perspectives de l’économie mondiale.

    Francfort, 8 décembre. Le services de notation de Standard and Poor’s ont décidé de placer aujourd’hui sous surveillance négative les dettes souveraines de l’ensemble des pays du monde, avec risque de dégradation dans les trois mois.

    Cette décision vaut également pour l’ensemble des institutions bancaires, publiques ou privées, des pays concernés, l’ensemble de leurs compagnies d’assurance, de leurs collectivités locales comptant plus de cinq mille habitants, l’ensemble des entreprises, l’ensemble des institutions sociales. Les commerces de détail sont également concernés, à l’exception des commerces de bouche de première nécessité, des débits de tabac et de boissons, et du secteur pharmaceutique des neuroleptiques, considérés comme ayant des perspectives de croissance exceptionnellement favorables.

    Nous pensons en effet que le monde est entré dans une phase de risque collectif aigu, les pays débiteurs étant menacés de faire défaut, et les pays créanciers menacés de graves difficultés dès lors que les pays débiteurs feront défaut.

    Nous devons noter avec regret que les responsables politiques de la zone concernée se montrent collectivement d’une incompétence rare, et manifestent une absence totale de conscience de la gravité de la situation. x

    Nous plaçons l’agence elle-même sous surveillance négative
    A leur décharge, nous devons bien constater que notre agence, dans la situation actuelle, n’est en mesure de proposer aucune solution efficace, les pistes que nous avons proposées dans le passé ayant eu pour effet d’aggraver la crise.

    Dans cet esprit, conscients des possibles implications potentiellement négatives de notre décision, qui pourrait aggraver encore la récession mondiale, et du rôle joué par notre agence dans la dégradation de la situation, facteurs qui pourraient affecter sa crédibilité et sa profitabilité, nous la plaçons elle-même, bien évidemment, sous surveillance négative.

    Avec l’impartialité qui nous caractérise, nous serons particulièrement vigilants dans cette surveillance-là. Nous remercions tous nos clients de leur confiance

  26. Vendredi 9 décembre 2011 :

    L’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé d’un cran la note à long terme des banques françaises Crédit Agricole SA, BNP Paribas, et Société Générale, en y attachant une perspective négative, a-t-elle annoncé vendredi dans des communiqués distincts.

    Cette décision intervient à l’issue d’un examen approfondi lancé le 15 juin, et prolongé mi-septembre, précise l’agence.

    Crédit Agricole SA bénéficie désormais d’une note de solidité financière abaissée d’un cran à « C- », et d’une note de dette à long terme « Aa3 ».

    La solidité financière de la Société Générale est rétrogradée de deux crans à « C- », mais sa note long terme ne recule que d’un cran à « A1 ».

    La note de ces deux établissements avait déjà été dégradée mi-septembre par Moody’s.
    A cette époque, la note de BNP Paribas avait été maintenue mais avec une prolongation de la « mise sous surveillance négative ». Cette fois, la banque n’y échappe pas : sa note de solidité financière perd deux crans à « C », contre « B- » auparavant, et sa note long terme ressort à « Aa3 ».

    http://www.romandie.com/news/n/Moody_s_degrade_Credit_Agricole_SA_BNP_Paribas_et_Societe_Generale091220110712.asp

    1. …Et pendant ce temps là, la City salue son « employé du mois », un certain David Cameron!

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